En vie - Dans l'intimité de la maladie


Un jour, l'homme reçoit un coup de téléphone : l'hôpital a un foie pour lui. Ce roman est l'histoire de sa transplantation, de ses heures passées à l'hôpital, de ses doutes, de ses peurs mais aussi de ses questionnements et ses espoirs.

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Livre offert en échange d'un avis honnête
Merci à Decitre et aux Éditions Piranha  

L'histoire commence par un malaise, une entrée à l'hôpital et le verdict qui tombe comme un couperet : il n'y a plus d'autres possibilités, la transplantation est inévitable. Ce roman est donc l'histoire d'un homme, de la découverte de sa maladie à la transplantation qui le sauvera. 
"En vie" est une fiction mais le récit est réel, palpable. Depuis la découverte de sa maladie à l'adolescence, l'homme nous expliquera tout ce qu'elle implique pour lui. Même dans ses moments les plus confus, il tentera de nous décrire son quotidien. Parce qu'il a pu vivre presque normalement pendant plusieurs années jusqu'à ce que son état se dégrade trop, jusqu'à ce que l'hôpital devienne son quotidien.

"Oui, tu vas mourir, tôt ou tard, peut-être dans un ou deux ans déjà, peut-être dans quatre ou cinq ans seulement. Mais quatre années, ce n'est plus grand chose aujourd'hui, et le temps qui sépare deux coupes du monde de foot - l'équivalent de l'éternité quand nous étions enfants - s'écoule désormais bien vite"

L'homme nous parle de l'attente, l'attente du nouvel organe, une attente qui équivaut à espérer la mort de quelqu'un. Une attente qui le ronge de l'intérieur pendant qu'il se dégrade à l'extérieur. L'homme nous parle aussi de l'après greffe. La convalescence, les traitements et la surveillance médicale mais aussi l'omniprésence du greffé dans tous les actes du quotidien.

"Où que j'aille, je t'emporte avec moi, je te sais en moi, je t'ai toujours avec moi. De temps en temps, je me surprends à passer une demi-heure sans penser à toi. Et aussitôt, ça me revient : c'est vrai, je ne suis plus seul désormais, plus jamais seul, puisque je t'ai toujours avec moi, implantée, suturée, enracinée, tu fais partie de moi"

L'homme évoque également un certain nombre de questions, des questions que je ne me posais pas forcément mais qui sont pourtant capitales. Comment l'identité peut se reconstruire alors qu'un organe étranger maintient l'individu en vie ? La dépersonnalisation qui prend place, peu à peu, parce qu'il n'est qu'un patient à l'hôpital, parce qu'il ne fait plus la différence entre lui et l'autre, parce qu'il ne sait pas ce qu'il est censé faire de cette seconde chance.

Cette dépersonnalisation franchit la limite du roman puisque l'homme n'a pas d'existence propre. Son prénom est mentionné à de très rares reprises, on l'oublie d'ailleurs très vite. Une dépersonnalisation qui facilite l'immersion pour le lecteur. Les autres personnages ne sont que des lettres ou des noms communs ("la petite" pour parler de sa fille par exemple). Une seule exception : les femmes de sa vie. Elles ont un prénom, elles sont ancrées à la fois dans sa réalité et dans ses illusions. 

Ce texte n'est pas un texte voyeuriste, ce n'est pas un texte médical, ce n'est pas non plus un texte déprimant. C'est un texte immersif, un texte qui nous entraine avec une étrange facilité dans l'esprit de l'homme, il nous touche à sa manière et nous laisse songeur quant à cet acte médical si extraordinaire. Il nous pousse aussi à nous interroger sur la vie, la mort et nos relations avec les autres. 

"Il y a tant à voir, à faire, à lire, il y a tant à vivre. Tout n'est-il pas à portée de main ? Tout n'attend-il pas d'être fait, mis en œuvre, conquis, réalisé ?"

Un régal, une immersion totale, du point de vue du malade, à travers ses sentiments les plus profonds et ses peurs les plus intenses. Ce roman est à sa manière, une ode à la vie.  


En vie - David Wagner
Piranha, 240 pages

Commentaires

  1. Je vais vite le sortir de ma PAL, il m'attire beaucoup !

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    1. Tu m'en diras des nouvelles quand tu l'auras lu ;)

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  2. LA couverture est très intrigante... A la fois ça fait un peu peur et ça attire. Le contenu à l'air super en tout cas, je le note.

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    1. Je ne suis pas spécialement fan de la couverture moi... mais c'est vrai que ça intrigue. Si tu le lis n'hésite pas à me dire ce que tu en as pensé :)

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